Les machines à calculer

Les machines ci-dessous permettent en général facilement d'effectuer les quatre opérations usuelles. A touches ou à leviers, leurs principes de fonctionnement restent identiques (en tout cas à l'extérieur) : on inscrit le nombre à additionner (ou à soustraire) puis on tourne la manivelle. A l'intérieur, l'incrémentation du totaliseur ne s'effectue cependant pas de la même manière suivant les machines : certaines utilisent des leviers qui suivant la position de la touche enfoncée par rapport à l'axe du levier font tourner plus ou moins une roue du totaliseur, c'est le cas de la Comptometer ou de la Victor. D'autres utilisent une roue à nombre variables de dents, la roue d'Odhner : c'est le cas des Brunsviga, Facit, Original-Odhner, Walther, ... D'autres enfin utilisent une évolution des cylindres de Leibniz comme les Madas, Monroe, Curta...

  VICTOR : Une additionneuse imprimante de 1924, fabriquée au Etats-Unis d'Amérique. Elle possède un clavier complet (c'est-à-dire 9 touches numérotées de 1 à 9 pour chaque unité) ainsi que plusieurs touches : une touche Repeat qui permet de bloquer le nombre à additionner (utile pour faire les multiplications), une touche pour avoir le Total ou un Sous-Total et une touche de Non Addition pour imprimer par exemple une date sans l'ajouter au total. Elle peut aussi fonctionner sans imprimante grâce au cadran situé sur le devant. Sa capacité est de 8××8 et son poids de 12 kg !!

VICTOR (1924)

 
 
Odhner (1845-1905) fut l'inventeur de l'entraîneur d'Odhner qui est un empilement de roues d'engrenage identiques dont le nombre de dents peut varier à volonté. Par la suite, ce procédé révolutionnaire équipa de nombreuses machines de différentes marques. Après la mort d'Odhner en 1905, ses affaires furent reprises par sa famille qui fonda en Suède en 1918 la Société anonyme Original-Odhner.

ORIGINAL ODHNER
modèle 239 (vers 1955)
ORIGINAL-ODHNER :
Cette machine a une capacité de 10×8×13. La grande manivelle à droite permet d'entrainer les différentes roues d'Odhner et de faire ainsi les additions (ou les soustractions suivant le sens de rotations de celle-ci.). Les deux petites manivelles permettent la remise à zéro du compteur et du totaliseur. Les deux boutons noirs sur le devant servent à bouger le chariot afin d'effectuer les multiplications plus facilement. Fabriquée en Suède.
   


WALTHER modèle WSR 16 (vers 1950)

WALTHER : Machine à leviers de type Odhner. Comme toutes les machines de ce type, elle permet de faire les quatre opérations assez facilement : on inscrit les nombres à l'aide des curseurs, puis on tourne la manivelle, dans un sens ou dans l'autre, suivant si on veut ajouter ou soustraire. Un bouton situé sur le devant permet de déplacer le chariot permettant ainsi d'effectuer les multiplications et les divisions.
Sa capacité est de 10×8×16. Cela signifie que l'on peut écrire 10 chiffres à l'inscripteur, 8 chiffres au compteur et 16 au totaliseur. Fabriquée en Allemagne.
   
SCHUBERT :
Machine à leviers de type Odhner. Capacité 10×8×13.
Plusieurs leviers permettent de mettre les différents cadrans à zéro séparément ou tous ensembles.
Fabriquée en Allemagne de l'Ouest.

SCHUBERT modèle DRV (vers 1950)

 
   

VAUCANSON modèle AVB 13 (vers 1940)

Le même modèle "ouvert" !

Machine à leviers de type Odhner. Capacité 10×8×13. Fabrication française. Sur la photo sans le couvercle, on peut voir les différentes roues Odhner (en laiton) ainsi que les trois groupes de roues (deux en bas, un en haut) permettant l'affichage des résultats.
   

FACIT : Toujours une machine de type Odhner, mais cette fois à touches avec un clavier réduit (Il n'y a que 10 touches numérotées de 1 à 10). Le principe reste le même : il y a trois leviers qui permettent les remises à zéro de chaque cadran (séparément), et trois touches rouges qui déplacent le chariot pour les multiplications. Seule différence, ce chariot est invisible, il reste à l'intérieur de la "carcasse". Capacité 9×8×13.
Fabriquée en Allemagne.
FACIT modèle NTK (vers 1940)  
   
BRUNSVIGA : Machine à leviers de type Odhner. Capacité 10×8×13. Fabriquée en Allemagne de l'Ouest. Une machine qui pèse 7 kg avec un poids répartit de manière à stabiliser la machine lorsqu'on tourne la manivelle ! On peut ainsi actionner celle-ci d'une main sans avoir à tenir la machine de l'autre main (certaines machines dont la manivelle "force" un peu tournent en même temps que la manivelle : Multator, Multifix, ...).
Une de mes machines préférées.
BRUNSVIGA modèle 13 RK (vers 1950)  
   
BRUNSVIGA : Machine à leviers de type Odhner. Capacité 12×11×20. Fabriquée en Allemagne de l'Ouest. Poids : 10,6 kg.
Le totaliseur peut être complètement remis à zéro mais on peut aussi grâce à un petit levier ne remettre à zéro que ses dix premiers chiffres, ce qui permet de conserver un nombre en mémoire. De plus sous les chiffres du totaliseur, on distingue des roues en caoutchouc noir qui permettent manuellement de modifier, un par un, chaque chiffre du totaliseur.
BRUNSVIGA modèle 20 (1952)  
   
DIMM : Machine à leviers de type Odhner. Capacité 10×8×13. . Permet de faire toutes les opérations. Comme sur de nombreuses machines, on distingue sur les tiges métalliques en dessous des cadrans, des curseurs qui permettent d'indiquer les virgules ou les multiples de 1000. Cette machine ressemble beaucoup (ou est identique) à une machine d'une autre marque : IMCA. Fabriquée en Italie. Poids : 4,8 kg
DIMM (1950)  
   
MONROE : Machine à clavier complet, électrique (115 V) ou manuelle, utilisant une évolution du système inventé par Leibniz. Peut faire toutes les opérations : une touche R (=Repeat) permet de bloquer le nombre à additionner pour faire les multiplications. La manette sur le devant permet de faire bouger le chariot. Capacité 8×8×16. Fabriquée aux Etats-Unis d'Amérique.
MONROE modèle LA5-160  
   
MONROE (Un autre modèle) : Machine à clavier complet, électrique (115 V), peut être utilisée manuellement à l'aide d'une poignée latérale. Peu de changement par rapport au modèle précédent si ce n'est sa capacité qui est 10×10×20. Fabriquée en Italie.
MONROE modèle LA7-200  
   

CURTA modèle I avec sa boîte (1949)
CURTA : Une machine qui utilise aussi un cylindre de Leibniz qui est directement actionné par la manivelle. C'est un chef d'oeuvre de l'industrie mécanique de haute précision : elle possède 687 pièces dont 139 sont différentes. Cette machine tient dans la main (8,5 cm de hauteur et 5,3 cm de diamètre) et possède une capacité de 8×6×11. Elle pèse 230 g et a été fabriquée de 1948 à 1972 au Liechtenstein. Il en existe deux modèles, le deuxième ayant une capacité de 8×11×15. Elles ont été fabriquées à 140000 exemplaires et la production n'a cessé qu'à cause de l'apparition des calculatrices électroniques. On la surnomme 'Le moulin à poivre' à cause de sa forme.